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Dale Farm se prépare à s’opposer à l’expulsion

Les résidents de Dale Farm tiendront ce dimanche ce qui ressemble à un conseil de guerre, ceci afin de décider ce qui peut être fait légalement pour contrer une décision de la Cour d’Appel qui ouvre la voie à la destruction du plus grand village gitan de Grande-Bretagne.

Les femmes étaient en pleurs quand la nouvelle est tombée, les juges ont décidé que les conseillers de Basildon avaient le droit de voter pour une opération d’action directe de 3 millions d’euros contre Dale Farm.

La nuit dernière, les avocats de la communauté attendaient le feu vert pour introduire un appel devant la Chambre des Lords. Mais il n’est pas sûr que la plus haute cour d’Angleterre accepte d’entendre le cas.

Une demande à la Cour Européenne des Droits de l’homme est une autre possibilité. Cependant, à cause du délai de deux ans qu’une telle action impliquerait, il serait étonnant que les juges anglais accordent un sursis au plan d’expulsion de Basildon.

Ce qui est plus urgent, c’est la question du nombre des sans logement qui augmente, puisque 90 familles de la zone non autorisée de Dale Farm n’ont nulle part où vivre légalement. Aujourd’hui (23 janvier) Kathleen McCarthy, vice-présidente de l’association du logement de Dale Farm, soumet une demande collective pour obtenir le statut de sans logement au nom d’environ 300 habitants.

La semaine prochaine, de nombreux habitants s’enregistreront comme sans logement auprès du conseil municipal de Basildon. Le conseiller principal, Malcolm Buckley a concédé que le conseil municipal de Basildon avait le devoir de fournir un logement à tous ceux dont la demande serait acceptée. Le traitement du problème des sans logement peut prendre plusieurs semaines. Cependant, une demande similaire a été rejetée l’année passée et plus de deux douzaines de familles n’ont pas eu droit à un logement sous prétexte qu’elles s’étaient rendues sans abri intentionnellement.

Néanmoins, s’étant engagé devant la Cour d’Appel à respecter ses obligations envers les sans logement, le Conseil Municipal de Basildon doit désormais démontrer que toutes les étapes du processus ont été respectées rigoureusement.

La communauté de Dale Farm s’est jurée de ne pas abandonner ses maisons sans combattre. Mais, si elle est obligée de le faire, elle a prévu de déménager sur des terrains qu’elle possède à proximité et qui servent actuellement pour mettre les chevaux en pâture. « Nous pouvons légalement campé sur cette terre pour plus d’un mois » indique Richard Sheridan, le président de DFHA qui est également président de l’assemblée des gitans. « Si nous faisons ça, le conseil municipal se trouvera face à une autre longue bataille pour nous faire partir ».

Des discussions ont déjà eu lieu avec la Croix Rouge, qui a donné une grande tente pour ce qui pourrait être au début un camp de tentes. Quelques 25 cabanes en bois, utilisées à Dale Farm, devraient être transférées. Si, comme pour les précédentes expulsions, les caravanes sont remorquées par huissier et placées à la fourrière, il peut s’écouler plusieurs jours avant qu’elles ne puissent être récupérées et amenées sur le nouveau campement.

L’église catholique locale veut fournir un abri temporaire dans deux de ses églises pour les mères, les enfants, les malades et les personnes âgées. Le transport serait pris en charge par la Croix Rouge et d’autres associations, parmi lesquelles le “Essex Racial Equality Council”.

« La Haute Cour a décrété que le conseil a discriminé illégalement les voyageurs » déclarait hier l’avocat Keith Lomax. « Cette conclusion n’a pas été débattue en Cour d’Appel ». Au niveau de la sphère politique, le parti du Labour de Basildon a déclaré qu’il considérait la décision d’expulsion comme racialement marquée. Certains clergés disent qu’il s’agit d’une purification ethnique.

Plus pratiquement, Julie Morgan a appuyé un appel de la DFHA à l’Agence de Protection Civile européenne. Cet appel demande que l’UE aide à éviter ce que Morgan appelle un désastre humanitaire. De plus, le commissariat à l’enfance insiste pour que Malcolm Bucley explique clairement les mesures prises par le conseil pour assurer la sécurité des enfants durant les expulsions et pour leur proposer un logement.

Entre-temps, l’assemblée des gitans rassemble une équipe d’observateurs des droits humains pour superviser l’expulsion. Elle sera menée par le secrétaire de l’assemblé des gitans Joseph Jones, qui a été récemment nommé comme expert au groupe des Nations Unies sur les expulsions forcées.

« Les Nations Unies ont approuvé à Londres la mise en place d’une mission de contrôle d’expulsion », expliquait Jones. « Dont la priorité première sera de rapporter le déroulement de toute tentative d’expulsion à Dale Farm ».

Parmi ceux qui ont offert leurs services en tant qu’observateur, il y a Lord Avebury, Nick Harvey MP et Dr Dimitrina Petrova, directrice du “Equal Rights Trust”. Il est souhaité que dans un futur proche, des réunions soient organisées avec la police et le conseil pour discuter de l’évacuation des enfants et des personnes malades avant que les machines lourdes soient amenées à Dale Farm.

Une adhésion stricte aux critères de santé et de sécurité sera exigée par les représentants de la communauté, soutenu par les services de la protection civile de l’Essex.

L’assemblée des gitans à des preuves que les huissiers Constant & Co., engagés par Basildon pour les expulsions précédentes, ont fréquemment ignorés les consignes de sécurité et ont agit avec brutalité envers femmes et enfants. Les caravanes ont été brulées et de nombreux effets personnels inutilement cassés.