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Barcelone,« Repensar Bon Pastor » de l’héritage de Cerdà à la ville du XXIème siècle

Quartier historique populaire hérité de l’exposition universelle de Barcelone de 1929, dans le droit fil de la pensée de Cerdà, Bon Pastor ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la rénovation à tous crins, prônée par la municipalité de Barcelone. C’est le point de vue défendu par les auteurs de l’article, à l’origine d’un concours d’architecture, soutenu par l'AIH dans le cadre d'une Campagne Zéro Expulsions pour « repenser » le quartier en tant que modèle d’avenir.

Le quartier de « Bon Pastor », qui se situe à la limite Nord Est du district de Sant Andreu, au bord du Rio Besòs, a été édifié à l’occasion de l’exposition universelle de Barcelone de 1929. Plus exactement, il a dès son origine accueilli les migrants espagnols de « l’intérieur » et d’anciens occupants de bidonvilles, venus construire les pavillons de l’exposition universelle, dans un ensemble dénommé « casas baratas » (maisons à bon marché). Ces petites maisons de ville de plain-pied construites en briques, qui disposent de surfaces habitables de 35 à 60 m2 avec un étage, ont été, depuis lors, entretenues par les résidents, qui payent un loyer mensuel « abordable » de 60 euros au « patronat municipal de l’habitatge » (office municipal de logements). Les 784 « casas baratas » et leurs habitants, historique fief républicain qui fut soumis en 1937 aux bombardements allemands durant la guerre civile espagnole, témoignent d’un mode de vie populaire, qui a peu changé depuis quatre-vingts ans. L’ensemble forme tout à la fois, une entité urbaine et une communauté originale – fait de plus en rare dans nos métropoles européennes - Ce quartier s’inscrit dans le droit fil de « l›Eixample » ; remarquable projet d’agrandissement de la ville de Barcelone conçu en 1859 par Ildefons Cerdà (1815-1876), notamment dans sa vision de faire de la capitale de Catalogne une ville « réticulaire, ouverte, égalitaire», revisitée par un urbanisme non spéculatif et mis au service de ses habitants. Ainsi « Bon Pastor » s’inscrit-il dans les canons de la « ville intégrale » ambitionnée par Cerdà : une trame urbaine aérée composée de rues arborées, d’une largeur de vingt mètres, facilitant le mouvement et les relations de proximité entre les habitants, le respect de principes hygiénistes par l’entremise d’un système de traitement efficace des eaux usées et des déchets urbains, des maisons ouvrières à un prix abordable, bien exposées à la lumière naturelle, avec la présence d’une place centrale, d’un centre social et de quelques commerces

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